Adaptation. - Le Cinéma de Porky
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Cinéma de Porky





Adaptation.
(2002)
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LES AVIS

Avis de Joh -
Le nouveau film des scenariste et réalisateur de "Dans la peau de John Malkovich". Autant le dire tout de suite, l'idée de base de "Dans la peau.. " m'avait paru géniale, et puisque j'adore Makovich j'avais foncé voir ce film en salle. Et j'avais été très déçu. Les 30 premieres minutes étaient fabuleuses, bourrées d'idées géniales mais la suite était convenue, répétitive, chiante, et le film s'enlisait au fil des minutes dans l'a-peu-près. Bref j'avais trouvé le film plutôt râté. "Adaptation" parcontre ne m'a pas déçu, loin de là, ce film est encore plus barré de "Dans la peau .." , oui c'est vraiment un film de cinglé. Ca raconte la vie de Charlie Kaufman scénariste de "Dans la peau..." qui planche sur un nouveau film : celui qu'on est en train de voir ! Comment expliquer l'inexplicable ? C'est brillant, tordu, fin et intelligent. C'est le film non-hollywoodien par excellence, une sorte d'OVNI. A signaler que Nicolas Cage est peut-être encore plus fort dans ce film que dans "Leaving Las Vegas" (qui lui a valu un Oscar) c'est dire ... et puis il y a 2 prouesses techniques dans ce film. 2 accidents de voiture. D'un réalisme exceptionnel. 2 fois 1 seconde qui valent à elles seules le prix du billet.

Avis de Chris -
Charlie Kaufman a le vent en poupe ! Scénariste du délirant «Being John Malkovich », dernier succès surprise du box-office mondial, il est la nouvelle coqueluche d’Hollywood. Ce qui veut dire que tout le monde s’attend à le voir se casser les dents sur son prochain film… Et justement, son prochain film risque bien de ne pas voir le jour. Charlie a été engagé pour adapter «Le Voleur d’Orchidées », un best-seller de la journaliste Susan Orlean, qui raconte les déboires d’un botaniste excentrique. Et le scénariste est dans l’impasse. La date de remise de son scénario approche et les pages restent désespérément blanches ! Le pire étant que son bon-à-rien de frangin, Donald, vient lui aussi de se mettre à l’écriture avec une aisance déroutante…
Charlie Kaufman est un personnage de fiction créé par Charlie Kaufman. Le scénariste décalé se met en scène pour sortir d’une impasse (à moins qu’elle-même ne soit fictive ?). Et, se faisant, il nous entraîne dans sa chute calculée pour une des mises en abîmes les plus passionnantes de mémoire de cinéphile. Avec à l’arrivée un film qui est son propre making-of ! Ou plutôt, l’allégorie de sa création…l’énonciation du parcours d’un scénariste en quête d’une histoire.
Le plus gros «mensonge » de Kaufman, c’est Donald, son «frère » ! Création géniale pour se sauver de ses propres démons d’artiste rebelle refusant les conventions, Donald est l’antithèse conformiste de son créateur. Le scénariste cliché qui n’hésite pas un instant à utiliser les ficelles du métier. Et Kaufman devra choisir son camp artistique avant la fin de l’aventure, avec une inconnue de taille : échappera-t-il au grand méchant Deus Ex-Machina ? Ceux qui ont vu le film savent déjà que la réponse n’est pas tranchée !
Et les acteurs dans tout ça ? Nicolas Cage est toujours impressionnant ! Que ce soit en alcoolo suicidaire ou en gros bras chevelu qui affronte des taulards, Nic est toujours impeccable… il a cette classe qui a fait du Rat-Pack des légendes ! Son iconisation de la schizophrénie de son auteur prouve une fois de plus son talent. A tel point qu’on en oublierait presque les performances de Meryl Streep et Chris Cooper, deux grands acteurs perdus dans une histoire sans début et à la fin prétexte !
Mais c’est un peu un one-man show que cet Adaptation. Jamais un scénariste ne s’était autant mis en lumière avec la complicité de son réalisateur attitré et de stars trop contentes de disparaître derrière leurs personnages. Spike Jonze, clipeur de renom ( pour les Beastie Boys ou R.E.M. notamment) déjà responsable de « Being John Malkovich », prend un malin plaisir à orchestrer les délires de son scénariste en s’effaçant totalement de l’équation. Pourtant, à la dernière image, on n’en sait pas vraiment plus sur Charlie Kaufman … C’est alors qu’on comprend que le film nous parle tout bêtement de cinéma !


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