Deux en un - Le Cinéma de Porky
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Cinéma de Porky





Deux en un
Stuck on You (2003)
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LES AVIS

Avis de Lily -
Il ne faut pas avoir peur d'avoir la larme à l'oeil quand on regarde cette tendre comédie.
A voir et a revoir urgemment.


Avis de Ludo -
Loin de la tornade Mary a tout prix, le dernier film des frères Farrelly semble faire long feu dans les salles françaises. Les retardataires pourraient pourtant avoir la chance de découvrir non seulement le meilleur film du duo, sans doute une des meilleures comédies américaines depuis… disons fort longtemps et surtout l’œuvre qui, sans doute, synthétise le mieux ce vers quoi, avec le recul, tout leur cinéma semblait tendre depuis le début et qui dévoile un ton totalement atypique dans le paysage artistique américain et touche ici à une forme de justesse absolue.
L’histoire, vous la connaissez sans doute, c’est celle de deux frères siamois ( ou conjoints ) qui bossent dans un fast-food au fin fond du Massachusetts. Mais voilà que l’un d’eux a des aspirations d’acteur et veut monter à Hollywood tenter sa chance et il devra évidemment convaincre son frangin qui par la force des choses, devra l’accompagner.
Si le thème de la fratrie, de la gémellité ou même des frères conjoints ont déjà été abordés au cinéma ( souvenons-nous du curieux Twin Falls Idaho des frères Polish ), il ne pouvait pas ne pas être abordé par le duo des Farrelly Brothers. En effet, plus que chez tous les autres auteurs de comédies, la figure du double est au centre de leur problématique autant qu’elle est le moteur même du burlesque. Que ce soit les duos comiques tel que Jim Carrey et Jeff Daniels dans Dumb and Dumber, la réalité biaisée de L’amour extra-large qui crée deux Gwyneth Paltrow différente, la dichotomie intérieur/extérieur de Bill Murray dans Osmosis Jones et évidemment la schizophrénie du héros de Fous d’Irène, véhicule comique idéal pour ce fou de Carrey, les protagonistes des précédentes œuvres des Farrelly préfiguraient les héros ou le héros double de Deux en un.
C’est une belle coïncidence que ce soit en écrivant cette histoire d’un être qui ne fonctionne que par l’union pourtant anormale de ces deux corps que les frères Farrelly aboutisse à l’harmonie parfaite de ce qui était pour l’instant dispersé par-ci par-là dans leur œuvre. Si Fous d’Irène était l’aboutissement de cette folie destructrice qui dopait le burlesque par le surgissement constant de l’autre moi chez les personnages, L’Amour extra-large ratait ce surgissement de l’autre facette du style de leurs auteurs.
Ainsi dans Mary a tout prix, l’exhibition des sentiments humains n’étaient prétexte qu’a une destruction cynique par le grotesque ( voire le personnage qui prétendait avoir le cancer pour dire quelques secondes après que c’était juste une blague ). Dans L’Amour extra-large, la psychologie des personnages était plus fouillée mais les auteurs ne pouvaient s’empêcher de tomber dans des excès moralisateurs et semblaient vouloir se donner bonne conscience face aux excès potaches que déclenchaient les visions du corps obèse de Gwyneth Paltrow.
Ici, point de fausse pudibonderie, de complaisance vulgaire ou d’apitoiement niaiseux. Si les frères Farrelly n’hésite pas à exploiter la source inépuisable de situations incongrues qui découle des caractéristiques physiques de leurs personnages ( comment se laver ou dormir dans un lit une place ou coucher avec une nana quand on a son frère collé à soi ? ), ils arrivent à créer une unité de ton, une cohérence unique qui s’expriment dés l’ouverture par les hilarantes séquences montrant la quasi-chorégraphie qui permet à ces deux corps de se mouvoir dans l’espace et d’exploiter au maximum les capacités de leur difformité.
Les frontières entre burlesque, tragique, grotesque et mélodrame, qui paralysaient jusqu’ici leur cinéma, s’abolissent alors d’une manière miraculeuse permettant l’irruption d’une sensibilité, d’une subtilité et d’une profondeur insoupçonnée, faisant surgir une étonnante gravité au milieu de leur délire comique.
Il faut louer les deux comédiens principaux, Matt Damon et Greg Kinnear, hallucinants de justesse, qui trouvent ici et de très loin leurs meilleurs rôles. Mais il y a aussi cette énergie burlesque, relayé par un rythme et une souplesse d’écriture qui font peut-être des Farrelly les meilleurs auteurs de comédie aux Etats-Unis.
Il faudra un jour sans doute dire à quel point ils sont les dignes petits enfants de John Waters voire pourquoi pas de Tod Browning, et qu’ils dressent, à travers des films pourtant conçus au sein de l’industrie hollywoodienne, un tableau incroyablement attachant d’une Amérique en marge, celle des losers, des exclus, des freaks, qu’ils regardent sans aucune condescendance mais avec un humanisme et une tendresse d’autant plus bouleversante qu’elle paraît extraordinairement sincère.


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